Illustration pour la Sorcière Fastina

Illustration pour la Sorcière Fastina
© jkj*

Un blog oui mais...


  Il y a (en ce qui me concerne en tout cas) une grande différence entre écrire une histoire pour un livre ; aller à la pêche aux mots, les laisser venir à soi ou apparaître malgré soi, les destiner à un public jeunesse, les retravailler comme tels, et écrire sur internet, pour un blog par exemple.

Le rythme de l'écriture n'est pas le même, les attentes non plus. Ecrire sur un blog c'est penser au lecteur qui direct va jeter son regard sur vos mots, sans même tourner une page de papier, ce lecteur multiforme (hommes, femmes, enfants) ou ces dix, cent lecteurs en simultané dont on ne sait rien, qui vont arriver ici souvent par hasard. Un livre c'est un objet plus intime qui aura été choisi, il aura été emporté avec soi, il sera pris en main, rangé, caché sous un oreiller pour être lu au lever du soleil avant que tout le monde ne s'éveille ou à la lueur de la lune avant le sommeil. 


Avec le livre, l'écrivain se dématérialise dans un objet. Il demeure invisible. C'est une situation qui me convient bien en tant qu'auteur. Je n'écris pas pour apparaître en tant que figure humaine mais parce que les mots et un imaginaire me traversent et que dans cette traversée, il y a du plaisir qui peut être partagé. Cette forme de plaisir que la lecture apporte est immatérielle et abstraite.

 Ecrire de la littérature souvent c'est contourner le réel. Ecrire pour la jeunesse c'est donner à voir le monde autrement, tel qu'on le rêve, tel qu'on l'espère, tel qu'il existe pour soi ou pour d'autres dans une ville, un quartier, un pays éloigné. C'est composer des personnages de contes qui n'existent pas mais qui sait ?

Alors je m'interroge, comment nourrir un blog sans tuer la magie du livre à venir ? Ce livre à ouvrir... 


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